Jean-Michel,
Je te confirme ce que je t’ai annoncé il y a 8
jours et tout à l’heure.
Mon père est comme tu le sais décédé
le 30 mars dernier.
Après le dur traitement qui lui a été réservé
dans sa dernière année , je n’ai pas mis
plus de 10 jours après son décès à
réaliser qu’il ne pouvait pas partir comme ça
sans avoir rendu compte de sa vraie existence.
J’ai alors ardemment voulu me mettre à sa place
pour me représenter ce qui lui aurait fait le plus plaisir
pour réhabiliter sa dignité.
Il m’est apparu évident que ce qu’il aurait
le plus aimé c’est retrouver ces moments fabuleux
qu’il nous décrivait en famille avec une fierté
teintée d’une vraie joie, ceux qu’il a vécu
avec l’orchestre de l’Olympia dont il a été
pendant près de 15 ans le responsable que tu sais, après
les spectacles, lorsque tout l’orchestre restait pour
jouer avec enthousiasme des morceaux de Count Basie, Duke Ellington,
Woody Hermann, Harry James, Pete Rugolo, Glenn Miller et les
arrangements ou compositions de chefs ou arrangeurs occasionnels
venus tenir la baguette pendant une ou deux heures.
Comme tu le sais, j’ai moi-même assisté de
nombreuses fois à ces soirées inoubliables qui
étaient très prisées par d’autres
musiciens. Ils faisaient le déplacement après
leur spectacle dans d’autres music-halls ou lieux de concerts,
pour prendre leur pied avec cet orchestre alors considéré
comme ce qui se faisait de mieux en France et probablement au-delà,
puisque des vedettes illustres disaient que c'était l'orchestre
le plus sûr au monde, tu le sais.
Pendant
les années passées chez moi entouré de
musiciens, dans une grande maison à la campagne, qui
est aussi un lieu de concert prisé avec son amphithéâtre
de verdure, il a revécu, non seulement retrouvé
du goût à la vie malgré un alzheimer important
mais que nous pouvions gérer l’un et l’autre
de façon très acceptable grâce à
sa gentillesse, sa reconnaissance, sa joie de vivre et son humour
naturel, mais de plus, il a rejoué de la trompette, (instrument que son médecin lui avait demandé d’arrêter,
avec les effets désastreux que cela a eu sur son moral
pendant environ 8 ans).
Je
me suis dit qu’il était de mon devoir de lui rendre
un hommage et pour cela il fallait reconstituer l’orchestre
de l’Olympia avec tous les musiciens encore vivants et
jouant encore, la célébration devenant principalement
un hommage à l’orchestre de l’Olympia et
aux fastes du Music Hall de cette époque.
J’ai
contacté tous les amis de papa qui étaient à
ses côtés à L’Olympia, ainsi que d’autres
qui ont joué avec lui au long de sa carrière et
tous, sans exception, m’ont spontanément dit à
quel point ils étaient heureux de cette célébration
et m’ont donné leur accord sans aucune restriction.
De Roger Guérin en passant par toi et Maurice André
(pour la partie classique, distincte du big band), à
Jean-Michel Defaye, tous ont répondu présents.
J’ai été très heureux au nom de papa
de rencontrer un tel élan d’amitié aussi
spontanément sincère.
Après
trois semaines d’appels pour organiser cet évènement
dans le lieu où mon père a vécu ses dernières
heureuses années et où j’ai déjà
fait venir France Musique en direct et France Inter, le big
band est reformé avec les meilleurs musiciens de l’époque,
des plus jeunes, très bons musiciens capables de propulser
l’orchestre sur les traces des années sixties set
seventies.
Le
concert aura lieu le 5 août au soir à l’Amphithéâtre
de verdure de Jazzaparc, près de Najac en Aveyron
(à proximité de Villefranche de Rouergue, Cordes)
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Ici
avec Aimé Barelli, de gauche à droite:
Benny
Vasseur, qui deviendra trombone de l'Olympia
après 1964
Marcel
Simino, un joyeux boute entrain
Aimé
Barelli, qui était alors ce que l'on
faisait de mieux en Europe en trompette variété ;
un film a été tourné avec tout l'orchestre
(délicieusement désuet autour de la vie de
l'orchestre, sérieusement... arrangée).
Jean
Mauclaire, qui a arrêté la
trompette pour gérer une grande entreprise de camenbert
Georges
Gay, 1er trompette chez aimé Barelli
C'est
l'orchestre de Aimé Barelli qui avait inuguré
la salle de l'Olympia en 1954
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